Les actions asiatiques et en particulier chinoises accumulent un important retard en bourse depuis le début de l’année malgré le dynamisme économique de la zone et l’amélioration de ses perspectives. Comment nous positionnons-nous face à cette dissociation ?
Avec l’abandon de la politique « zéro Covid » et la réouverture de l’économie chinoise à la fin de l’année 2022, tous les indicateurs semblent être au vert pour les actions asiatiques. Pourtant, l’indice MSCI Asia ex Japan n’est en progression que de 2,3 % en dollar depuis le début de l’année (- 0,1 % en euros). Quant au MSCI China en HKD il est en baisse de 1,3 % (- 4 % en euros au 10 mai 2023). Voici quelques points d’analyse.

- Face à un monde développé en faible croissance et qui ralentit, les pays émergents et particulièrement asiatiques se démarquent par leur dynamisme. Les dernières publications économiques en Chine montrent une économie robuste. La publication du PIB pour le 1er trimestre a surpris à la hausse avec une croissance en rythme annuel de 4,5 % (contre 4 % attendus et une révision à la hausse du 4e trimestre 2022). Elle signale une reprise plus rapide qu’anticipée de l’activité économique portée principalement par la consommation domestique. Nos économistes ont d’ailleurs revu à la hausse leurs prévisions et anticipent dorénavant pour 2023 une croissance de 6,3 % en Chine continentale après une croissance de 3 % en 2022.
- La dynamique chinoise se diffuse dans l’ensemble de la zone géographique. Le consommateur chinois, de retour après trois ans de confinement, de restrictions et d’épargne forcée, dépense et voyage. Les ventes aux détails ont ainsi bondi de 10,6 % en mars ; le gouvernement thaïlandais table sur un triplement des touristes chinois en 2023 par rapport à 2022, les ventes des marques de luxe en Chine sont au plus haut… Cette reprise chinoise offre aux économies asiatiques un point d’ancrage important pour faire face aux vents contraires liés au resserrement financier et à l’affaiblissement de la demande des pays développés.
- La Chine met en place des politiques monétaires et budgétaires pro-croissance. Les dirigeants chinois ont réaffirmé, lors de la dernière réunion du Bureau politique du Parti communiste chinois, que la reprise économique du pays nécessitait un soutien fiscal et monétaire. Ils ont également réitéré leur soutien au secteur privé et à une ouverture du pays permettant d’attirer davantage d’investissements étrangers.
- Enfin, les résultats des entreprises asiatiques sont au rendez-vous et leurs valorisations sont attractives. Cette année, les bénéfices devraient augmenter de 17,4 % en Chine et de 14,8 % en 2024. En Asie émergente, les chiffres de 2023 devraient être en repli de 2 % mais connaître un fort rebond en 2024 de 21 %.
Même si des incertitudes persistent en Chine et en Asie (marché immobilier, cycle industriel mondial, tensions géopolitiques…), nous maintenons notre vue positive sur les marchés financiers asiatiques et chinois.
Il y a quelques jours, l’administration fiscale a publié sur son site une série de données très intéressantes sur l’impôt sur la fortune immobilière (IFI) pour l’année 2022. Petit focus sur ces statistiques très instructives.
Selon les informations recueillies par l’administration fiscale, pour l’année 2022, près de 164 000 foyers ont été imposés à l’IFI pour un montant total d’impôt collecté de 1,8 milliard d’euros. Ce montant a progressé de 10 % par rapport à l’année 2021. Cette hausse s’explique en partie par une hausse du patrimoine de 8,6 % mais surtout par une progression de 7,3 % du nombre de foyers assujettis à l’IFI.
Évolution du montant total d’impôt sur la fortune immobilière et nombre de foyers assujettis à l’IFI depuis 2018
À titre de comparaison avec les données concernant l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) pour l’année 2017, 358 000 redevables ont déposé une déclaration et le montant des recettes issues des déclarations spontanées a été de 4,2 milliards d’euros. Parmi ces contribuables, plus de 11 500 foyers ont pu profiter du plafonnement de leur imposition pour cause de faibles revenus. Le principe étant que l’ensemble des impositions (impôt sur le revenu, prélèvements sociaux sur les revenus, ISF) ne peut excéder 75 % des revenus du foyer. Ceci a porté le coût de ce plafonnement à un record de 1,3 milliard d’euros, et ce malgré l’adoption d’un mécanisme anti-abus dans la loi de finances 2017.
Si l’on considère dans le détail des données 2022, sur les 164 000 foyers redevables de l’IFI, 71 460 ont un patrimoine imposable compris entre 1,3 et 1,8 million d’euros (après abattement de 30 % sur la valeur de la résidence principale et déduction des dettes) et payent un IFI médian de 3 880 euros. À l’autre bout, 709 foyers ont un patrimoine imposable supérieur à 15 millions d’euros et un IFI médian de 192 000 € (cf. graphique ci-après).
Nombre de foyers assujettis à l’IFI en 2022 et IFI médian par foyer, par tranche de patrimoine immobilier imposable
Les moins de 25 ans représentent 0,1 % des personnes assujetties à l’IFI et ont un patrimoine imposable de 3,22 millions d’euros. Alors que les plus de 65 ans constituent plus de 66 % des foyers déclarant l’IFI avec un patrimoine imposable de 2,5 millions d’euros.
Les foyers déclarant l’IFI résident en majorité en Île-de-France (2,88 % à Paris, 1,58 % dans les Hauts-de-Seine), dans les grandes villes du territoire métropolitain (Alpes-Maritimes 0,80 %) ou à l’étranger (3,73 %). Plus un foyer imposé sur sa fortune immobilière a un patrimoine immobilier imposable élevé, moins sa résidence principale constitue une part importante de celui-ci. Enfin, les dons des foyers assujettis à l’IFI augmentent avec leur niveau de patrimoine immobilier imposable.

Source : Statistiques – impôts des particuliers | impots.gouv.fr
Les marchés actions dans le monde continuent de subir le ralentissement de la croissance ainsi que l’environnement global de taux élevés. Ils doivent également faire face à des politiques monétaires et budgétaires plus restrictives qui pourraient altérer les perspectives économiques.
La réouverture de la Chine crée une dynamique positive dans l’ensemble de la région asiatique. Quant à l’Europe, son économie pourrait entrer en récession mais il semble peu probable que cette dernière soit aussi profonde et longue qu’on ne le craignait en début d’année.

Aux États-Unis, un ralentissement de la croissance économique semble également inévitable, sans toutefois provoquer des risques systémiques au sein du secteur bancaire. Les économistes semblent en effet d’accord pour penser que l’intervention rapide et décisive des régulateurs et des banques centrales a permis d’éviter une crise durable. Une croissance économique plus faible à plus long terme, combinée à un rebond des bénéfices à partir du second semestre de cette année, nous permet d’afficher un certain optimisme sur les performances boursières américaines en 2023.
Pour ce qui est des secteurs, les bonnes nouvelles de ces derniers mois nous amènent à être moins défensifs dans nos allocations et à introduire un léger biais cyclique. En particulier, nous apprécions les valeurs technologiques et réduisons notre exposition à l’immobilier, l’énergie et la santé.
Le stock-picking est toujours essentiel pour investir au sein d’entreprises capables de supporter les pressions croissantes. Nous nous concentrons toujours sur des sociétés de qualité avec des modèles résilients, des bilans solides, des capacités importantes de génération de trésorerie et de faibles niveaux d’endettement net.
De plus, les stratégies dites « total return » continuent de fonctionner, en particulier pour les entreprises pouvant se permettre de continuer à verser des dividendes.
Globalement, les investisseurs en actions devraient apprécier l’amélioration des fondamentaux économiques et financiers en Asie. Aux États-Unis, une pause de la Fed, combinée à la poursuite de la désinflation, pourrait être un véritable coup de pouce pour les fondamentaux des entreprises.
Notre optimisme est tempéré par notre opinion selon laquelle les économies occidentales ne connaîtront pas de reprise significative avant 2024. Cela signifie que nous nous concentrons sur les actions de qualité, les obligations « investment grade » et les « hedge funds ». Nous maintenons notre orientation vers l’Asie où la croissance est plus robuste.

28/04/2023
Actions
Paris (Cac 40) | 7 491.5 |
Francfort (Dax) | 15 922.4 |
Londres (FTSE 100) | 7 870.6 |
New York (S&P 500) | 4 169.5 |
Tokyo (Nikkei 225)⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀ | 28 856.4 |
Paris (Cac 40) | Francfort (Dax) |
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Paris (Cac 40) | Londres (FTSE 100) |
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Paris (Cac 40) | New York (S&P 500) |
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7 491.5 | 28 856.4 |
Source: Bloomberg
Performances en devises locales
(au 28.04.2023)
2023 | 2022 | 2021 | 2020 | |
Paris (Cac 40) | 4.7% | -9.5% | 28.9% | -7.1% |
Francfort (Dax) | 0.2% | -12.3% | 15.8% | 3.5% |
Londres (FTSE 100) | 6.6% | 0.9% | 14.3% | -14.3% |
New York (S&P 500) | -12.5% | -19.4% | 26.9% | 16.3% |
Tokyo (Nikkei 225)⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀ | 0.2% | -9.4% | 4.9% | 16.0% |
Paris (Cac 40) | |
2023 | 4.7% |
2022 | -9.5% |
2021 | 28.9% |
2020 | -7.1% |
Francfort (Dax) | |
2023 | 0.2% |
2022 | -12.3% |
2021 | 15.8% |
2020 | 3.5% |
Londres (FTSE 100) | |
2023 | 6.6% |
2022 | 0.9% |
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Tokyo (Nikkei 225)⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀ | |
2023 | 0.2% |
2022 | -9.4% |
2021 | 4.9% |
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Source: Bloomberg
Evolution des principales places
boursières en devises locales
(base 100 fin 2014)
Taux gouvernementaux
Change
28.04.2023 | 31.12.2021 | |
1 EUR / USD | 1.1019 | 1.137 |
1 EUR / GBP | 0.87676 | 0.84133 |
1 EUR / JPY | 150.07 | 130.9 |
1 EUR / CHF ⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀ | 0.9854 | ⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀1.03752 |
1 EUR / USD | |
28.04.2023 | 1.1019 |
31.12.2021 | 1.137 |
1 EUR / GBP | |
28.04.2023 | 0.87676 |
31.12.2021 | 0.84133 |
1 EUR / JPY | |
28.04.2023 | 150.07 |
31.12.2021 | 130.9 |
1 EUR / CHF ⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀ | |
28.04.2023 | 0.9854 |
31.12.2021 | ⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀1.03752 |
Source: Bloomberg
Matières premières
28.04.2023 | 31.12.2021 | |
Pétrole ($ / baril) | 76.78 | 75.21 |
Or ($ / once) | 1990 | 1829.2 |
Maïs ($ / boisseau) | 585 | 553.5 |
Blé ($ / boisseau) | 619.75 | 770.75 |
Aluminium ($ / tonne) | 2356 | 2807.5 |
Cuivre ($ / livre)⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀ |
389.05 | 2807.5 |
Pétrole ($ / baril) | |
28.04.2023 | 76.78 |
31.12.2021 | 75.21 |
Or ($ / once) | |
28.04.2023 | 1990 |
31.12.2021 | 1829.2 |
Maïs ($ / boisseau) | |
28.04.2023 | 585 |
31.12.2021 | 553.5 |
Blé ($ / boisseau) | |
28.04.2023 | 619.75 |
31.12.2021 | 770.75 |
Aluminium ($ / tonne) | |
28.04.2023 | 2356 |
31.12.2021 | 2807.5 |
Cuivre ($ / livre)⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀ |
|
28.04.2023 | 389.05 |
31.12.2021 | 2807.5 |
Source: Bloomberg
