Le phénomène « Gamestop* » doit-il nous inquiéter ?
Un nouveau phénomène impacte les marchés financiers aux États-Unis : l’augmentation du nombre des investisseurs particuliers et leur comportement concerté grâce aux réseaux sociaux.
Les marchés financiers ont récemment été témoins d’un nouveau phénomène : la forte volatilité de certains titres liée à l’augmentation des investisseurs particuliers fédérés sur les réseaux sociaux. Deux chiffres clés sont importants à noter selon le magazine financier américain Barron’s :
- avant la pandémie, les investisseurs particuliers représentaient 15 % du volume traité sur les marchés financiers. Aujourd’hui, ils représentent plus de 20 % ;
- au printemps 2020, les courtiers américains ont ouvert au moins 10 millions de nouveaux comptes de trading pour les particuliers.
Ces investisseurs particuliers ont mis en place une communauté virtuelle où ils ont pris des positions sur des titres de faible capitalisation.
Prenons l’exemple de Gamestop. Gamestop, dont la maison-mère est Micromania, est un groupe coté en Bourse de magasins de distributions de jeux vidéo.
Cette entreprise a subi de plein fouet la crise sanitaire du fait du confinement et de la fermeture des commerces. Dans ce contexte, ce titre a été vendu à découvert par certains fonds spéculatifs américains. Cette technique consiste à vendre une valeur qu’on ne possède pas en l’empruntant auprès d’actionnaires qui la détiennent, afin de profiter de la baisse du cours du titre concerné. Or, cette communauté virtuelle a estimé que cette valeur était sous-valorisée. Ils ont donc décidé de l’acheter. Le pouvoir d’achat collectif de cette communauté virtuelle a fait flamber le cours. Voyant l’augmentation vertigineuse des prix, de plus en plus d’investisseurs particuliers ont rejoint le train en marche grâce à des outils disponibles sans frais au sein des sociétés de courtage. Afin de couvrir leurs pertes, les fonds spéculatifs ont dû racheter au prix fort les actions qu’ils avaient vendues. En conséquence, Gamestop a augmenté de 1 625 % sur le mois de janvier 2021 avec des progressions sur une journée allant de 100 % à 1 000 %.
Ces investisseurs sont responsables en partie d’un niveau de volatilité élevé.
Certes, depuis le début de l’année 2021, la volatilité des marchés financiers s’est réduite sous l’effet de l’amélioration de la crise sanitaire et de l’accélération de la campagne de vaccination dans le monde. Néanmoins, la volatilité sur les marchés financiers reste supérieure à sa moyenne sur les cinq dernières années compte tenu, notamment, des mouvements spéculatifs évoqués ci-dessus. Ces phénomènes liés aux communautés virtuelles risquent de se poursuivre aux États-Unis, maintenant la volatilité à ces niveaux.
Dans ce contexte, en tant qu’investisseurs de long terme, nous souhaitons nous tenir à l’écart de ces spéculations et restons concentrés sur les entreprises qui créent de la valeur grâce à leurs modèles durables et de qualité. Nous pensons aussi que la diversification des thèmes et des zones géographiques est primordiale. Par exemple, nous privilégions aujourd’hui la thématique environnementale. Nous pensons en effet que les acteurs de la transition climatique et énergétique sont susceptibles de connaître une croissance durable, avec un risque réduit de mauvais comportement citoyen et des flux entrants qui peuvent offrir un soutien à leurs cours de Bourse.
Jusqu’à présent, les contribuables résidents fiscaux de France ne devaient déclarer leurs contrats d’assurance-vie et contrats de capitalisation souscrits hors de France à l’administration que sous certaines conditions.
Elle devait être faite uniquement si certaines opérations étaient intervenues lors de l’année civile : à savoir, la souscription, la modification du contrat sous forme d’avenant et lors du remboursement total ou partiel du contrat. Cette déclaration devait être établie sur papier libre lors du dépôt de la déclaration d’impôt sur le revenu après avoir au préalable coché la case 8TT du formulaire 2042 en mentionnant les éléments suivants :
- l’identification du souscripteur : nom, prénom, adresse, date et lieu de naissance,
- l’adresse du siège de l’organisme d’assurance ou assimilé et, le cas échéant, de la succursale qui accorde la couverture,
- la désignation du contrat, ses références et la nature des risques garantis,
- le moment à partir duquel le risque est garanti et la durée de cette garantie,
- les dates d’effet des avenants et des opérations de dénouement total ou partiel, survenus au cours de l’année civile.

Désormais, ces contrats devront être déclarés tous les ans (même si aucune opération n’est intervenue au cours de l’année), sur un formulaire spécifique. De plus, il conviendra en outre d’indiquer la valeur de rachat du contrat.
Texte de références :
Décret n° 2021-184 du 18 février 2021 modifiant l’article 344 C de l’annexe III au code général des impôts, JO du 20 février 2021 (contrats d’assurance-vie ou de capitalisation souscrits hors de France - déclaration fiscale)
Déductibilité des cotisations sociales des indépendants acquittées par les SARL
Depuis la publication officielle de la réponse ministérielle Frassa, le 3 septembre 2020 (RM Frassa n° 12909 JO Sénat 03/09/2020), les SARL peuvent acquitter pour le compte du gérant majoritaire les cotisations sociales dues au titre du régime des TNS (Travailleurs Non Salariés). Ce paiement constitue bien une charge pour la société… et un avantage imposable pour le gérant majoritaire.
Cette déduction est applicable tant pour les cotisations sociales dues sur les rémunérations versées au gérant majoritaire pour son activité et qui sont imposables comme des salaires en vertu de l’article 62 du CGI que pour les dividendes qu’il peut recevoir.
Il est à noter que la société pourra payer ces cotisations pour le compte du dirigeant uniquement si cette prise en charge est prévue par les statuts ou approuvée en assemblée générale (articles L. 223-18 et L. 223-19 du Code de Commerce).
Cette réponse ministérielle est particulièrement importante dans le cadre des dividendes que peut se verser un gérant associé majoritaire d’une SARL (ainsi que l’associé unique d’EURL, l’associé de SNC, relevant du régime des TNS, et les dividendes versés à son conjoint, son partenaire ou ses enfants mineurs).
Les dividendes ne sont normalement pas soumis aux cotisations sociales mais aux prélèvements sociaux (au taux de 17,2 %, en sus de l’impôt sur le revenu).
Mais depuis le 1er janvier 2013, pour lutter contre des schémas consistant pour les dirigeants à se verser uniquement ou en grande partie des dividendes, au lieu de rémunérations imposables comme des salaires, ces dividendes peuvent être soumis aux cotisations de sécurité sociale des indépendants pour la fraction «qui est supérieure à 10 % du capital social et des primes d’émission et des sommes versées en compte courant» détenus par cette même personne.
En contrepartie de la déductibilité pour la société, le paiement des cotisations constitue une rémunération complémentaire pour le gérant et est imposable au titre des rémunérations de gérance majoritaire.
Ce sujet vous intéresse ?
L’équipe d’ingénierie patrimoniale de la Banque privée en partenariat avec EY organise le 31 mars un webinaire sur « la rémunération du chef d’entreprise : un arbitrage complexe ».
La rémunération du dirigeant : un arbitrage complexe
Mercredi 31 mars 2021 - De 11h00 à12h00

Question fréquente mais ô combien complexe tant les critères de choix sont nombreux !
Si l’optimisation de leur rémunération est une problématique centrale pour les chefs d’entreprises et cadres dirigeants, l’arbitrage entre les différents modes existants doit se faire dans le cadre d’une stratégie globale intégrant divers paramètres.
Ce webinaire sera l’occasion pour Loïc Lair, Directeur de l’Ingénierie Patrimoniale et Marion Baudry, Ingénieur Patrimonial accompagnés de Maître Florence Esmoingt et Maître Pierre Mangas, Avocats associés chez EY, de vous détailler les points clés et leviers qui permettent de parvenir à la meilleure combinaison.

Globalement, nous maintenons ce mois notre positionnement tant en termes de risque que d’allocation géographique ou sectorielle. En effet, nous continuons de penser que, d’une part, l’amélioration des perspectives économiques constitue un véritable soutien pour les actifs risqués et, d’autre part, que si les rendements obligataires peuvent rester volatils, il existe une limite à la hausse des taux américains.
Les perspectives de croissance mondiale continuent de s’améliorer :
Nous prévoyons dorénavant une croissance du PIB réel de 5 % aux États-Unis en 2021 (au lieu de 3,5 % précédemment) et de 3 % en 2022. La consommation et les dépenses budgétaires et fiscales en sont les principaux moteurs. L’adoption d’un nouveau plan de soutien à l’économie américaine dès le mois de mars semble de plus en plus probable. Aussi, alors que de nombreuses entreprises trouvent encore la situation actuelle difficile, le marché boursier devrait continuer à regarder au-delà et anticiper un meilleur futur.
Doit-on être inquiet de la remontée des rendements obligataires ?
Nous ne le pensons pas. Selon nous, la hausse actuelle des rendements (le 10 ans américain a brièvement franchi la barre des 1,60 %) est la conséquence à la fois de meilleures données économiques, de la relance budgétaire, ainsi que d’effets temporaires (effets de base de hausse du pétrole et de goulots d’étranglement temporaires de l’offre de certains services). Au total, ces développements ont conduit les marchés à intégrer la possibilité d’une surchauffe de l’économie américaine et ce malgré les propos des différentes banques centrales qui ont continué de rassurer sur les risques de dérapage de l’inflation et ont maintenu leur politique monétaire accommodante. Nous nous attendons certes à une lecture plus difficile des marchés obligataires et de l’inflation en 2021 qu’en 2020, mais nous estimons que les taux devraient rester bas compte tenu du poids des facteurs structurels.
Notre scénario de reprise économique dans un monde de taux bas est toujours d’actualité.
Dans ce contexte, nous restons surpondérés sur les actifs risqués (actions, crédits et dettes émergentes) et nous sous-pondérons les obligations souveraines et le cash. Le niveau élevé des liquidités, les possibilités de rachats d’actions et de M&A sont également de forts soutiens pour les marchés actions.
Géographiquement, nous continuons d’investir sur les valeurs asiatiques (moins touchés par la pandémie, les pays asiatiques connaissent un rebond significatif) et américaines (le dynamisme économique actuel et les plans de soutien permettant d’anticiper une hausse des bénéfices de 35 % à 40 % en 2021).
Nos préférences sectorielles pour l’industrie, les matériaux et les valeurs financières sont principalement motivées par l’amélioration du cycle économique mais également par leur sensibilité positive à la hausse de l’inflation et l’augmentation des taux.
Nous continuons de prôner l’importance de la diversification et notamment au travers de l’investissement dans les hedge funds.