Après que la Fed et la BCE ont infligé respectivement onze et dix hausses de taux à leur économie, nous ne savons toujours pas comment va évoluer l’économie mondiale. Certes l’inflation décélère dans de nombreux pays mais elle est encore loin des objectifs que se sont fixés les banques centrales. La robustesse de l'économie mondiale en 2023 est un sujet d’interrogation, la contraction de l’activité n’est toujours pas au rendez-vous.
États-Unis
Difficile de trouver un consensus sur la trajectoire de l’économie américaine : malgré le programme de hausse des taux, la Fed est toujours confrontée à un marché de l'emploi en plein essor. L’économie profite à plein de l'excès d'épargne, de la résistance de la consommation et de l’investissement. Cette euphorie est validée par le FMI qui a modifié à la hausse sa prévision de croissance aux États-Unis, de 1,8 % à 2,1 %. C’est l’exception économique américaine. Le marché obligataire s’inquiète de cette situation. La transmission de la hausse des taux directeurs vers la dette souveraine est en cours. Le taux 10 ans américain a franchi les 5 %. Le cap est symbolique, et cette volatilité sur les taux crée des répercussions sur toutes les classes d’actifs. Même si les intervenants ont eu du mal à interpréter les derniers propos de Jérôme Powell, la détermination de la Fed à lutter contre l’inflation n’a pas changé et, pour certains analystes, une nouvelle hausse de taux avant la fin de l’année n’est pas à écarter.
Zone euro
Les derniers indices économiques publiés montrent que la zone euro est à la traîne de l’économie américaine. Même si le « hard landing » et la récession seront sûrement évités, un ralentissement se profile. Cette situation est en grande
partie liée à la plus grande exposition à la guerre entre la Russie et l’Ukraine et à la flambée des prix de l’énergie et des matières premières importées. La stagnation de l’économie et la baisse de l’inflation dans l’espace commun laissent penser que le durcissement monétaire touche à sa fin. Le taux de dépôt est passé de -0,5 % à 4 % en 15 mois, c’est désormais le plus haut historique depuis la création de la monnaie unique. Pour les stratégistes, une pause est nécessaire, le temps est venu d’observer les effets de ce resserrement monétaire dans l’économie réelle. Cette pause risque de durer, aucune baisse de taux n'est attendue avant mi-2024.
Chine et pays émergents
En Chine, les indices boursiers se dirigent vers une troisième année de baisse d'affilée. Même si certains indicateurs économiques donnent des signes de stabilisation, la crise immobilière plombe l’économie. Les investisseurs internationaux ne s’y trompent pas, qui continuent de déserter les marchés boursiers chinois. Le rééquilibrage de l’économie vers la consommation a du mal à se matérialiser, la transition est plus compliquée que prévue. Le gouvernement vient de décider une augmentation du déficit par émission de dette obligataire pour stimuler la demande intérieure et consolider la reprise de l'économie. La surprise dans les marchés cette année ? La bonne tenue relative des pays émergents. En début d’année, un scénario noir prenait forme : forte hausse des taux dans les pays développés, flambée du dollar et la locomotive économique chinoise en panne. Contre toute attente, l’indice pays émergents est en retrait de seulement 4 %. Sur les marchés boursiers, deux pays tirent leur épingle du jeu : le Brésil qui gagne 3,25 % depuis le début de l'année et l’Inde avec un indice boursier en hausse de 4,5 % depuis le début de l’année.

HSBC publie une étude mondiale « Global Entrepreneurial Wealth Report » qui offre un nouveau regard sur la complexité du patrimoine des entrepreneurs dans le monde.
Quelles sont les principales préoccupations des entrepreneurs en matière de transmission de patrimoine ?
Comment anticipent-ils leur sortie professionnelle et plus largement leur futur ?
A quelles régions les entrepreneurs et leurs familles accordent-ils une importance croissante ?
Notre nouveau Global Entrepreneurial Wealth Report présente l'analyse de différents entrepreneurs à travers le monde et révèle leurs priorités, leurs préoccupations mais aussi leurs stratégies dans trois domaines clés : l'international, la cession et la transmission.
Le 27 septembre dernier, Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et des Finances, a présenté en Conseil des ministres le projet de loi de finances pour 2024. L’examen au Parlement de ce texte a débuté le 10 octobre avec son passage en commission des finances, de l’économie générale et du contrôle budgétaire de l’Assemblée nationale. Ce projet comprend un certain nombre de mesures fiscales qui touchent les contribuables. Nous vous présentons un florilège des mesures et des amendements les plus notables.
Déclaration de biens immobiliers
Ce PLF s’inscrit dans un environnement économique complexe. Le gouvernement retient une prévision de croissance de 1,4 % pour 2024 et une inflation qui devrait se stabiliser à 2,6 % (contre 4,9 % pour 2023). Et les débats en séance s’annoncent tout aussi complexes, le gouvernement ayant déjà dû avoir recours à plusieurs reprises à l’article 49-3 de la Constitution pour faire adopter la première partie du PLF 2024.
Barème imposition des revenus de 2023 selon le PLF 2024 |
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Fraction du revenu imposable (pour 1 part) |
Taux d’imposition |
Jusqu’à 11 294 € |
0 % |
De 11 294 € à 28 797 € |
11 % |
De 28 797 € à 82 341 € |
30 % |
De 82 341 € à 177 106 € |
41 % |
À partir de 177 106 € |
45 % |
Barème imposition des revenus de 2023 selon le PLF 2024 |
Fraction du revenu imposable (pour 1 part) |
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Barème imposition des revenus de 2023 selon le PLF 2024 |
Jusqu’à 11 294 € |
Barème imposition des revenus de 2023 selon le PLF 2024 |
De 11 294 € à 28 797 € |
Barème imposition des revenus de 2023 selon le PLF 2024 |
De 28 797 € à 82 341 € |
Barème imposition des revenus de 2023 selon le PLF 2024 |
De 82 341 € à 177 106 € |
Barème imposition des revenus de 2023 selon le PLF 2024 |
À partir de 177 106 € |
Un amendement du Modem (non retenu) proposait de ne revaloriser que les premières tranches du barème et de ne pas réindexer les deux dernières tranches.
Réduction d’impôt pour don au taux majoré de 75 %
Prorogation jusqu’au 31 décembre 2026 du plafond majoré à 1 000 € (au lieu de 552 €) ouvrant droit à une réduction d’impôt sur le revenu au titre des dons aux organismes d’aide au plus démunis au taux de 75 %.
Taux individualisé automatique pour le prélèvement à la source
À compter de 2025, le prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu pour les contribuables mariés ou pacsés sera par principe individualisé. Les contribuables auront toutefois la possibilité d’opter pour le maintien du taux commun du foyer fiscal.
Réduction d’impôt pour souscription au capital de PME
La réduction d’impôt IR-PME s’enrichit à compter du 1er janvier 2024 d’un nouveau volet en faveur des investissements dans les jeunes entreprises innovantes. Et à compter du 1er janvier 2025, la réduction Madelin couvrira également les investissements pour les jeunes entreprises d’innovation et de croissance (JEIC) et les jeunes entreprises d’innovation et de rupture (JEIR). Ces trois dispositifs seront plafonnés à un avantage fiscal de 50 000 € entre 2024 et 2028.
Impôt sur la fortune immobilière : uniformisation des règles de déductibilité des dettes
Les redevables qui détiennent en direct un actif immobilier ne peuvent déduire que les dettes afférentes à ce bien. Il en va différemment des dettes contractées par une société détenue par le contribuable qui englobent l’ensemble des dettes indépendamment de leur affectation.
Un amendement déposé par la député Christine Pirès- Beaune et qui a passé le cap du 49-3 prévoit que pour le calcul de la valorisation de la fraction des parts imposables, les dettes contractées directement ou indirectement par la société et qui ne sont pas afférentes à un actif imposable ne seront plus prises en compte. Bercy anticipe que cette subtile modification devrait rapporter 49 millions d’euros.
Droits de mutation : recentrage du pacte Dutreil et exclusion des activités locatives
De récentes décisions de justice (arrêt de la Cour de cassation du 1er juin et arrêt du Conseil d’État du 29 septembre) ont remis en cause la position de l’administration sur l’exclusion des activités de gestion de son propre patrimoine des activités éligibles au régime Dutreil. Pour mémoire, ce régime de faveur permet de bénéficier, sous conditions, d’une exonération partielle des droits de transmission des entreprises ayant une activité opérationnelle (commerciale, industrielle, agricole…).
La réaction du législateur ne s’est pas fait attendre avec cet amendement présenté par le gouvernement. En définissant de façon précise les activités éligibles et en excluant expressément les activités de gestion de son propre patrimoine mobilier et immobilier, cet amendement permet, selon le gouvernement, de renouer avec l’esprit du dispositif d’accompagner la transmission des actifs professionnels et non celle des actifs privés mis en société.
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L'évolution du conflit impacte l'économie mondiale, en particulier le prix du pétrole, déjà sous tension. Les stocks de pétrole aux États-Unis sont faibles pour la saison. Le FMI affirme qu'une hausse de 10 % des prix du pétrole augmente l'inflation de 0,4 % et réduit la croissance de -0,15 %. La situation est pourtant différente de celle de 1973. Les États-Unis sont aujourd’hui moins dépendants du pétrole étranger, ce qui atténue l'impact économique. Toutefois, la volatilité demeure élevée sur les marchés.
Les rendements des bons du Trésor américain sont plus élevés et la courbe des taux est moins inversée.
Le débat sur une nouvelle hausse des taux de la Fed en décembre continue mais selon nous, cela est peu probable en raison de la baisse de l'inflation, de la volatilité sur le marché et des risques géopolitiques. Le niveau de rendement réel nous paraît difficilement soutenable. De plus, le rendement à terme à 5 ans est aujourd’hui plus élevé que ce que nous avions anticipé.
Ainsi, nous surpondérons toujours les actions américaines, le rallongement des maturités obligataires et la diversification via les hedges funds.
Nous favorisons les actions américaines de qualité avec une bonne capacité de génération de cash-flow et un faible niveau d’endettement net, nous gardons notre surpondération sur le secteur de l’énergie.
Nous maintenons notre vue positive sur l’Inde et l’Indonésie, mais sous-pondérons à présent la Thaïlande au vu de perspectives économiques moins attractives. Nous conservons notre position neutre sur la Chine.
En Europe, nous révisons légèrement à la hausse notre position sur le secteur de la santé qui profite d’un momentum intéressant.
Nous privilégions les obligations de qualité et augmentons la duration sur les marchés obligataires des pays développés. Nous avons réduit l’exposition aux obligations des marchés émergents en revenant à une position neutre sur les dettes externes du Conseil de coopération du Golfe.
Le dollar américain reste fort, soutenu par une économie
robuste et des rendements élevés. Au sein des marchés émergents, la roupie indienne est privilégiée. Sur les matières premières, nous maintenons une position neutre malgré une possible volatilité à court terme.
Une croissance économique dynamique
Alors que la croissance pourrait ralentir dans de nombreuses régions du monde, l’économie indienne se distingue par une résilience étonnante. Le pays devrait enregistrer cette année la croissance la plus soutenue de toutes les grandes économies. L'Inde est moins vulnérable au ralentissement de la demande mondiale que de nombreux autres pays émergents, ses exportations représentant moins d'un quart du PIB. La roupie indienne devrait également bénéficier de la vigueur des exportations nettes de services, de la résorption du déficit commercial et de la solidité des fondamentaux1.
L'inflation se dissipe
Contrairement à une inflation obstinément élevée dans les pays développés, l'inflation sous-jacente indienne est retombée à 4,3 % en glissement annuel en mai, soit sa quatrième baisse mensuelle, grâce à des effets de base favorables et au ralentissement des prix de l’alimentation.
Dans cet environnement inflationniste relativement modéré, les autorités disposent d'une marge de manoeuvre suffisante pour réduire les taux afin de soutenir l'économie. Selon HSBC Global Research, les économistes prévoyaient
en juin deux baisses du taux des prises en pension de 25 pb chacune au premier trimestre et au deuxième trimestre de l’année prochaine, ce qui le porterait à 6 % d'ici la mi-20242.
Des tendances démographiques favorables
La population de l'Inde, qui est désormais aujourd'hui la plus importante au monde, est souvent considérée comme une bénédiction relative, mais la pyramide des âges est largement favorable à la croissance future de la productivité. Selon les données des Nations unies, les Indiens sont relativement jeunes, avec un âge médian de 28 ans, soit 10 ans de moins que la population de la Chine (38 ans) et des États-Unis (39 ans). Les Nations unies prévoient par ailleurs que la population en âge de travailler continuera à augmenter jusqu'en 2050 en Inde, alors qu’en Chine elle est en baisse constante depuis 20153.
Les opportunités offertes par les actions indiennes
Numérisation
Lancé par le gouvernement en juillet 2015, le Programme de numérisation, qui prévoit la mise en place d'infrastructures publiques dématérialisées et l'adoption des paiements électroniques, a vocation à rendre l'Inde « numériquement autonome », tout en relevant les défis liés à l'inclusion financière, au renforcement de la gouvernance et à la réduction des inégalités sociales.
Ces initiatives portent clairement leurs fruits, comme en témoigne l’envolée des transactions numériques. La valeur des transactions numériques a représenté plus de 76 % du PIB pendant l’exercice 2023 (mars 2022-avril 2023), contre 4,4 % au début du programme de numérisation, selon les données publiées par la RBI en mars 20232.
Initiatives en faveur des infrastructures
L'Inde continue à accroître ses dépenses en matière d'infrastructures (+ 33 % pour les investissements au cours de l'exercice budgétaire en cours) afin de stimuler la croissance, de créer des emplois et d'augmenter les niveaux de revenus. Le gouvernement a lancé un Programme national d'infrastructures (National Infrastructure Pipeline) qui a pour objectif d’attirer des financements et d’améliorer la préparation des travaux. Des projets d'une valeur de 1,3 milliard de dollars sont actuellement à différents stades de mise en oeuvre.
La priorité accordée aux infrastructures devrait se traduire par une amélioration du ratio dépenses d'investissement/PIB et permettre à l'Inde d’enregistrer une croissance solide dans les années à venir, sous l’effet d'une productivité accrue. Les secteurs comme les biens d'équipement, l’ingénierie, la construction ou encore l’électricité devraient en être les principaux bénéficiaires4.
Un pôle manufacturier en devenir
Plusieurs politiques, comme la stratégie « Make in India » et le programme d'incitation lié à la production (PLI), encouragent la production sur sol national dans des secteurs stratégiques tels que les semi-conducteurs et les écrans, les appareils mobiles, les produits pharmaceutiques, l'industrie alimentaire, l'automobile, etc. Elles contribuent donc à l'objectif des autorités de transformer l'Inde en un pôle mondial de conception et de fabrication. Ces initiatives se sont intensifiées ces dernières années dans le sillage de la pandémie de Covid-19 et de l'évolution de la situation géopolitique mondiale, et les grands groupes internationaux cherchent de plus en plus à s'implanter en Inde. Le cumul des investissements étrangers directs (IDE) dans le pays a atteint 381 milliards de dollars en avril 20244.
L'économie indienne s'est nettement redressée après le choc de la pandémie de Covid-19, sous l’effet du dynamisme des dépenses de consommation et du rebond des services.
La croissance devrait ralentir lors des prochains trimestres en raison de la dissipation de l’impact de la réouverture de l’économie, des effets décalés du resserrement des politiques et de plusieurs tendances extérieures défavorables. L’Inde devrait néanmoins enregistrer l’un des taux de croissance les plus rapides parmi les grandes économies.
La résilience macroéconomique de l'Inde s’explique par des tendances cycliques et structurelles favorables. L'amélioration des bilans des entreprises et des banques soutient la croissance du crédit et laisse augurer une reprise du cycle d'investissement, essentielle à la viabilité de la croissance à moyen terme.
Le budget prévu pour l'exercice 24 établit un équilibre délicat entre le soutien à la croissance et l'assainissement budgétaire, en continuant à mettre l'accent sur l'augmentation des dépenses d'investissement, ce qui permet aux autorités de mieux gérer les craintes relatives à la viabilité budgétaire et à la stabilité macroéconomique. de plus, la dynamique de la balance des paiements du pays a connu une évolution structurelle positive. ces tendances ainsi que les perspectives de rebond des investissements directs étrangers ont réduit la vulnérabilité de l'inde vis-à-vis de l’extérieur à moyen terme.
La trajectoire de croissance structurelle de l'Inde reste intacte, grâce notamment à l’amélioration de la dynamique de la productivité liée à la numérisation de l’économie, au déploiement de nombreux projets d’infrastructures, à l’augmentation des IDE, aux réformes structurelles, ainsi qu'à une démographie favorable. L'Inde pourrait donc devenir un point d’ancrage pour les multinationales cherchant à diversifier leurs chaînes d'approvisionnement dans un monde multipolaire5.
Sources :
1 FMI, HSBC Asset Management, avril 2023 ↩
2 RBI, HSBC Asset Management, mai 2023 ↩
3 Nations unies, HSBC Asset Management, mai 2023 ↩
4 CEIC, HSBC Asset Management, avril et mai 2023 ↩
5 Bloomberg, HSBC Asset Management, mai 2023 ↩
Les commentaires et analyses reflètent l'opinion de HSBC Asset Management sur les marchés et leur évolution, en fonction des informations connues à ce jour. Ils ne peuvent constituer en aucune manière une forme quelconque d’engagement de la part d’HSBC Asset Management. Par conséquent, HSBC Asset Management ne peut être tenue responsable d’aucune décision d’investissement ou de désinvestissement fondée sur les commentaires et/ou analyses contenus dans ce document. Le montant investi dans le fonds peut fluctuer à la hausse comme à la baisse en fonction des variations des cours des actifs et des devises. HSBC Asset Management décline toute responsabilité au cas où ces prévisions, projections ou objectifs ne se réaliseraient pas.
Vues au 31 octobre 2023. Les données sont présentées à titre d’illustration seulement et peuvent être soumises à des modifications.
Sources : Bloomberg
