Après une année 2023 riche en rebondissements sur les marchés financiers, comment bien appréhender 2024 ? Quelles pourraient être les opportunités d'investissements ?
Après une année 2023 riche en rebondissements sur les marchés financiers, comment bien appréhender 2024 ? Quelles pourraient être les opportunités d’investissements ?
Les questions essentielles pour bien appréhender 2024
1. Quelle croissance économique peuton attendre ? La croissance économique mondiale devrait continuer à ralentir et s’établir en dessous de sa moyenne de long terme. Aux États-Unis, le principal moteur de la croissance économique mondiale – l’investissement des entreprises – se porte bien, mais la vigueur de la consommation des ménages reste incertaine avec la chute des niveaux d’épargne et la hausse des défauts sur cartes de crédit. La croissance chinoise a été difficile à prédire en 2023 et le restera en 2024. Quant à l’Europe, elle flirte avec la récession, et la situation prendra du temps à s’améliorer.
2. Quelle évolution pour les taux ? La hausse des taux a constitué un défi important pour les marchés obligataires et actions durant ces vingt derniers mois. Avec l’inflation désormais en forte baisse, les principales banques centrales occidentales marquent une pause. Cela devrait permettre d'atténuer la volatilité des taux et soutenir la valorisation des actifs. La hausse des taux se transmet avec retard à l’économie et les conditions de financement continueront à se durcir dans les prochains mois, mais nous ne prévoyons pas de crise du crédit.
3. Quelles pourraient être les sources d’inquiétude ? La situation géopolitique est au premier rang des préoccupations avec les relations difficiles entre les États- Unis et la Chine ainsi que les conflits en Ukraine et au Moyen-Orient. Les élections américaines ajoutent encore de l’incertitude à cette situation. L’environnement est aussi une source d’inquiétude : nous venons de vivre les douze mois les plus chauds jamais enregistrés mais les gouvernements ont du mal à sacrifier leurs objectifs de court terme pour des mesures en faveur du climat qui ne produiront leurs effets qu’à long terme.
Dans ce contexte, quelles sont les opportunités d’investissements pour cette nouvelle année ?
1. Allonger la duration des positions obligataires. Avec le ralentissement économique et la perspective d’une baisse des taux monétaire en 2024, aux États-Unis notamment:, à partir selon nos analystes du troisième trimestre 2024, les taux longs sont susceptibles de continuer leur décrue commencée début novembre. Nous investissons de ce fait sur les emprunts d'État des pays développés à 7-10 ans et sur les obligations d'entreprises « investment grade », que nous préférons aux obligations d’émetteurs de moindre qualité.
2. Les actions américaines devraient continuer à profiter de l’atterrissage en douceur de l’économie. Les valorisations dans le secteur de la haute technologie nous semblent justifiées par la forte croissance structurelle que connaît l'IA, la robotisation ou d’autres thématiques comme les nouvelles mobilités. La bonne résistance de l’économie outre-Atlantique devrait également bénéficier à d'autres secteurs comme la santé ou les transports.
3. Diversifier vers des fonds alternatifs et des stratégies multi-actifs. Des risques cycliques et géopolitiques vont continuer à inquiéter les marchés. Dans ce contexte, il nous semble intéressant de maintenir une allocation stratégique sur les actifs non cotés et sur les stratégies multi-actifs pour limiter la volatilité des portefeuilles. Les fonds alternatifs pourraient pour leur part tirer avantage de la volatilité des marchés.
4. Diversifier vers certains marchés émergents. La croissance chinoise atone, les taux d'intérêt élevés et un dollar fort devraient avoir des répercussions différentes selon les pays émergents. Nous privilégions des marchés affichant une dynamique cyclique positive et une croissance structurelle élevée. L'Inde se distingue sur ces deux plans. L'ASEAN et le Mexique bénéficient eux aussi d’un développement accéléré de leur classe moyenne. Enfin, compte tenu de l'extrême faiblesse des valorisations, nous identifions des opportunités parmi les leaders de la croissance de Hong Kong et de Chine continentale dans les secteurs des services, du digital et des véhicules électriques.
Dans un contexte de faible croissance et de taux directeurs, investir les liquidités dans des actifs de qualité tend à être la bonne approche. Notre stratégie pour 2024 consiste à trouver diverses sources de rendement et de revenus, à accroître le potentiel de rendement et à gérer la volatilité.
Deux actualités viennent mettre en lumière cet étrange objet juridique. Avant de revenir sur l’arrêt de la Cour de cassation du 11 octobre dernier et d’analyser un amendement adopté par les sénateurs, revenons sur la notion de quasi-usufruit.
Comme nombre de conceptions juridiques du Code civil de 1804, il convient de remonter au droit romain pour en trouver la source.
L’usufruit est présenté comme un démembrement du droit de propriété. Les éléments constituant la pleine propriété se répartissant entre l’usus, droit de jouir du bien, et le fructus, le droit de recueillir les fruits du bien, entre les mains de l’usufruitier et l’abusus entre celles du nu-propriétaire.
L’usufruit est donc le droit d’user et le droit de percevoir les fruits d’une chose appartenant à autrui. À charge pour l’usufruitier de restituer le bien au nupropriétaire au terme de l’usufruit.
Mais il existe des biens dont la jouissance ne peut se faire qu’en les consommant : les biens consomptibles. Le quasi-usufruitier se retrouve alors avec le droit de consommer le bien du fait de son usage, mais à charge pour lui d’en restituer l’équivalent au nu-propriétaire à l’extinction de l’usufruit. Un démembrement sur certains biens crée de facto un quasi-usufruit. Ce qui est le cas sur une somme d’argent dont l’usage ne peut se faire qu’en consommant la chose. Mais la jurisprudence reconnaît dans certains cas la possibilité de créer un quasiusufruit sur des biens non consomptibles.
La transformation d’un usufruit classique en quasi-usufruit peut se révéler être une opération de transmission patrimoniale très intéressante.
Mais attention à son usage.
Un récent arrêt de la Cour de cassation vient le rappeler.
Les faits : au décès de Monsieur N., son épouse se retrouve usufruitière d’un portefeuille obligataire et sa fille nue-propriétaire. À l’arrivée du terme des obligations, les sommes venant en paiement des obligations reviennent à l’usufruitière en qualité de quasi-usufruitière. Sa fille, nue-propriétaire, dispose alors d’une créance de restitution, créance qu’elle pourra se faire rembourser sur la succession de sa mère. Madame, qui a plus de 70 ans, place les sommes sur un contrat d’assurance-vie.
Mauvaise initiative car, à son décès, les capitaux reçus par sa fille, unique bénéficiaire, sont à nouveau imposés aux droits de mutation par décès : une première taxation au décès du père sur la nue-propriété reçue et une taxation à la liquidation du contrat d’assurance-vie.
Pour la Cour, il n’en découle aucune double taxation. À la succession de sa mère, la fille détenait une créance sur la succession de la valeur des fonds reçus en remboursement des obligations. Mais n’ayant plus d’actif successoral dans la succession car les capitaux avaient été investis dans une assurance-vie, la fille ne pouvait plus se faire rembourser sa créance, alors que les sommes placées sur le contrat d’assurancevie ne dépendent pas de la succession, bien que taxable aux droits de mutation (art. 757 B du CGI).
La seconde actualité portant sur le quasiusufruit émane du Sénat.
Le législateur, bien conscient des effets d’aubaine fiscale que peuvent générer certaines opérations de donations avec constitution de quasi-usufruit, souhaite limiter les montages principalement motivés par un objectif fiscal.
L’administration vise les donations démembrées avec constitution de quasi-usufruit portant sur des sommes d’argent et considère qu’il y a une absence de transfert de propriété. Le quasiusufruitier peut aliéner les sommes d’argent et les consommer comme un plein propriétaire alors que le nu-propriétaire bénéficie d’une créance sur la succession du donateur pour un montant égal à la valeur en pleine propriété.
Selon l’amendement adopté au Sénat lors de l’examen du projet de loi de finances pour 2024, la dette de restitution ne serait plus déductible de l’actif successoral du quasi-usufruitier. Cette mesure ne s’appliquera pas à l’usufruit résultant d’une transmission par décès ou si le quasiusufruit résulte de la cession d’un bien démembré et qu’il peut être justifié que la dette n’a pas été contractée dans un objectif principalement fiscal.
En contrepartie de l’impossibilité de déduire la créance de restitution, le nu-propriétaire pourra imputer le montant des droits de donation qu’il a acquittés sur les droits de mutation par décès auxquels il est assujetti.
Cette mesure s’appliquera aux successions ouvertes à compter de la date de promulgation de la loi de finances.
Actualités banque de particuliers
Projet de cession de la banque de particuliers HSBC France vers la banque du CCF (entité de My Money Group), le 1er janvier 2024. Les équipes vous accompagnent durant cette période.
Actualités de la Banque de détail - HSBC France
Shutdown1 ou désinflation ?
Aux États-Unis, l'inflation continue de s'atténuer alors que la demande commence à ralentir, les contraintes de chaînes d'approvisionnement ont été minimisées et la demande mondiale sur les prix des matières premières reste limitée.
Par conséquent, les coûts de production n’exercent pas de pression à la hausse sur l’économie et les marges augmentent. La possibilité d’un ralentissement de milieu de cycle, avec une inflation modérée et une croissance des bénéfices supérieure à la moyenne, reste tout à fait d’actualité.
Input costs remain under control
Source: Blooberg, HSBC Global Private Banking and Wealth as at 16 November 2023.
Le « Government shutdown » a été évité de peu
Le nouveau président de la Chambre des représentants des États-Unis, Mike Johnson, a permis la conclusion d’un accord bipartisan évitant ainsi une fermeture des administrations fédérales américaines.
Le Sénat a adopté le projet de budget qui permettra le financement des administrations fédérales américaines jusqu'au début de l'année prochaine et qui décompose les échéances en deux parties :
- 19 janvier 2024 : financement des priorités, incluant la construction militaire, les prestations aux anciens combattants, les transports, le logement et le département de l’énergie ;
- 20 février 2024 : budget dédié aux autres opérations fédérales.
Le budget provisoire n’inclut pas la demande d’aide de guerre de près de 106 Md$ de la Maison Blanche pour Israël et l’Ukraine.
Le texte a été salué par les démocrates, le niveau de dépenses n’excédant pas celui fixé dans l’accord conclu en mai avec le président Biden, mais également par les républicains qui souhaitaient éviter le shutdown, la fermeture des administrations.
Le financement n’étant que provisoire, le texte ne fait que repousser le risque de paralysie de l’administration américaine. Le Congrès devra en effet trouver un accord plus durable sur le budget début 2024.
Si la fermeture du gouvernement fédéral américain avait lieu au premier trimestre 2024, nous pensons toujours qu’il s’agirait d’un événement économique et financier à court terme.
Cette fermeture pourrait réduire la croissance et accroître la volatilité sur les marchés financiers, mais cela ne modifiera pas, à notre avis, les fondamentaux à long terme des marchés obligataires et boursiers américains.
Les données économiques reflètent effectivement le ralentissement de l’économie et de l’inflation. La Fed devrait donc mettre un terme à son cycle de hausse de taux et adopter un biais plus accommodant en 2024.
Historiquement, lorsque la Fed fait une pause sur son cycle de hausse des taux, les actions américaines sont les plus performantes au niveau mondial au cours des douze mois suivants.
Le potentiel d'une baisse des taux directeurs et des taux de marché, combinée aux perspectives d'une croissance des bénéfices bien supérieure à la moyenne en 2024 (10 %-12 % attendus contre une moyenne historique à 7 %), laisse présager de bons rendements sur les marchés actions en cette fin d’année.
Les fraudeurs peuvent vous appeler en se faisant passer pour votre banque ou un service de police afin d’obtenir des informations confidentielles (votre code à usage unique de banque en ligne ou les codes 3D Secure permettant de valider des opérations carte bancaire).
Votre banque ou un service de police ne vous demandera jamais ce type d’informations confidentielles.
Sources :
1 Arrêt des activités gouvernementales aux États-Unis à la suite d'un désaccord budgétaire avec le Congrès. ↩
Vues au 31 octobre 2023. Les données sont présentées à titre d’illustration seulement et peuvent être soumises à des modifications.
Sources : Bloomberg