Dans notre dernière Lettre, nous écrivions que l’année 2025 s’annonçait positive mais plus volatile avec la mise en place de politiques économiques et commerciales inédites aux États-Unis qui auront des conséquences en termes de croissance, d’inflation et de rentabilité des entreprises…
Le second mandat du président Trump, marqué par son ambitieux programme pour un nouvel « âge d’or américain », remodèle les priorités économiques et politiques des États-Unis avec plus de 200 décrets signés dès les premiers jours de son accession au pouvoir. Ils incluent un programme d’investissement de 500 milliards de dollars dans l’intelligence artificielle et des projets de déréglementation, de réindustrialisation ou encore d’indépendance énergétique. À ces initiatives, s’est ajoutée récemment l’annonce de l’instauration de droits de douane de 25 % sur les produits en provenance du Mexique et du Canada (à l’exception des hydrocarbures canadiens taxés à 10 %) et de 10 % supplémentaires contre la Chine en raison du manque d’efforts de ces trois pays sur les questions d’immigration et de trafics de drogue. Ces mesures étaient évoquées depuis un certain temps mais avec leur annonce, le président Trump envoie un message fort à ses partenaires commerciaux sur le sérieux de ses intentions. L’impact potentiel sur la croissance économique du Canada et du Mexique est important mais il l’est également pour les États-Unis, les trois pays concernés représentant 40 % de ses importations. Ces taxes douanières peuvent également être considérées comme des leviers de négociation pour obtenir des concessions. Il est encore trop tôt pour juger des éventuels effets de cette politique mais leur caractère disruptif est d’ores et déjà à l’origine d’une hausse de la volatilité.
Deepseek, une concurrence inattendue !
L’annonce par la société chinoise DeepSeek de la mise à disposition d’un nouveau modèle d’intelligence artificielle générative, baptisé R1, a suscité beaucoup d’inquiétudes au sein du monde de l’IA. En effet cet outil, en open source, serait en mesure d’égaler les performances de ChatGPT mais pour un coût nettement inférieur puisque son développement n’aurait coûté que 5,6 millions de dollars. De quoi se poser des questions quant à l’avance des États-Unis dans ce secteur et l’avenir du modèle économique de l’IA développé par les géants de la tech. Les marchés ont, peut-être prématurément, sanctionné les grands noms du secteur technologique (NVIDIA -17 % sur l’annonce). En effet, le développement d’une IA moins onéreuse pourrait engendrer une adoption plus rapide qui bénéficierait à l’ensemble du secteur.
L’incertitude reste donc le maître-mot en ce début d’année, mais notre scénario économique n’est pas modifié et est toujours favorable aux actifs financiers. Nous soulignons néanmoins, à nouveau, l’importance de continuer d’avoir une exposition diversifiée tant en termes géographique que sectoriel.
HSBC certifié « Top Employer 2025 » en Europe et en France !
Les équipes de la Banque Privée sont heureuses de vous annoncer que HSBC est certifié « Top Employer » pour la seconde année consécutive en Europe et en France. Cette reconnaissance, décernée par un organisme indépendant, a également été remise aux équipes en Allemagne, Espagne, Italie, au Luxembourg, aux Pays-Bas, en Pologne, en Suisse, et dans les îles Anglo-Normandes et l’île de Man.
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Après une collecte nette en 2023 qui s’établissait à 2,4 Md€ et des encours totalisants, au 31 décembre 2023 : 1 923 Md€, le marché de l’assurance vie a retrouvé des couleurs en 2024 atteignant sur le seul mois de novembre 2024 un niveau de collecte nette de 4 Md€. Du jamais vu depuis 2010 !
Sur les onze premiers mois de l’année 2024, l’encours global de l’assurance vie s’élevait à 1 985 Md€, un record, pour une collecte nette de 28,2 Md€. Plus de 18 millions de Français sont détenteurs d’un contrat d’assurance.
Des performances stables ou légèrement en baisse
En moyenne, les rendements 2024 des actifs généraux sont stables ou légèrement en baisse d’une dizaine de points de base.
Certaines compagnies ont décidé d’offrir un meilleur taux en 2024 en comparaison avec 2023. Il s’agit généralement des compagnies qui avaient proposé des rendements inférieurs à la moyenne du marché et qui cette année ont décidé de puiser dans leur réserve de participation aux bénéfices (qui permet de lisser les rendements) pour sortir des performances plus attractives et plus en ligne avec le marché.
Les compagnies en baisse plus marquée sont celles qui, en 2023, ont proposé une hausse parfois spectaculaire de 80 à 100 points de base et qui se rapprochent de la moyenne du marché en 2024.
Sur deux ans, les compagnies auront ainsi mis fin au cycle de baisse commencé en 2017 et dégagé des rendements moyens de l’ordre de 2,65 % brut.
Des taux de plus en plus différenciés
Pour soutenir la collecte, les compagnies ont développé des politiques de bonus afin d’inciter les épargnants à investir en
actif général tout en diversifiant leurs avoirs en les plaçant pour partie en unités de compte (UC). Ces politiques ont ainsi permis d’obtenir des bonus sur versement pouvant aller jusqu’à 1,80 % brut et des bonus sur stock* très attractifs dès lors qu’une part importante des actifs était placée en UC. Le cumul de ces bonus a permis d’atteindre en 2024 des rémunérations nettes de frais de l’ordre de 4,50 % à 4,80 % avec une allocation de 50 % à 60 % en UC.
Ces politiques incitatives sont en grande partie maintenues en 2025 avec un accès de plus en plus limité à la possibilité d’investir à 100 % en actif général.
* Bonus sur stock : rémunération complémentaire en fonction de la part investie en unités de compte (UC).
Des performances soutenues par les marchés
Avec une OAT autour de 3,30 % en ce début d’année, il est dans l’intérêt des assureurs de continuer à collecter sur l’actif général pour investir sur des obligations offrant encore des rendements autour de 4 % (70 % à 75 % des investissements d’un actif général sont constitués d’obligations).
Certaines compagnies n’ont pas hésité à céder des obligations à taux bas pour arbitrer vers des obligations offrant un rendement supérieur. Ceci a pu être fait car les réserves de capitalisation (constituées des plus-values dégagées dans la période de baisse des taux) permettaient de lisser les moins-values engendrées par de telles opérations.
À cela s’ajoutent les performances des marchés actions qui, par la diversification des placements, auront permis d’augmenter les plus-values latentes.
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Comme nous l’écrivions l’année dernière, la situation des compagnies d’assurances s’est encore améliorée en 2024 avec des marges de solvabilité solides et des réserves consistantes pouvant aller jusqu’à 10 % du montant total de l’actif général géré.
Avec un taux du livret A en baisse et des taux court terme qui devraient également baisser tout au long de l’année 2025, il y a fort à penser que l’actif général continue d’attirer les épargnants en 2025 en recherche de rendement, même si la diversification en UC est une des conditions pour accéder à un tel placement.
Evolution du rendement des fonds généraux des compagnies d’assurance en France depuis 2015 en comparaison à l’OAT 10 ans(1)
1. Performances moyennes nettes des rendements du Fonds Général des compagnies françaises ; OAT au 31/01/2025 Source : Bloomberg, HSBC Private Banking
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La nouvelle administration américaine souhaite mettre en place un programme favorable à la croissance et à l’innovation. Ces nouvelles mesures pourraient entraîner une hausse de l’inflation, et une volatilité accrue sur les marchés financiers.
Les annonces politiques des deux premiers jours incluent déjà des mesures visant à assurer le leadership dans le domaine de l’intelligence artificielle, soutenant notre stratégie première : « Tirer parti des vents favorables en matière de mesures politiques et d’innovation ». Les investissements dans les centres de données et la sécurité énergétique devraient renforcer nos convictions en faveur des investissements dans les infrastructures. Le renforcement du poids des leaders technologiques et une attitude plus positive à l’égard des fusions et acquisitions sont favorables à l’activité de capital-investissement.
Nous maintenons notre surpondération marquée sur les actions américaines notamment en raison de la vitalité des États-Unis, des plans fiscaux de la nouvelle administration et grâce à la déréglementation. De plus, les faibles attentes du consensus en matière de bénéfices des sociétés pour le quatrième trimestre devraient permettre des surprises positives, ce qui représente un potentiel de hausse supplémentaire des marchés actions.
Nous nous attendons à ce que les annonces politiques en cours créent de la volatilité, que les gestionnaires actifs, les stratégies multi-actifs et les fonds spéculatifs pourront exploiter. En pratique, une croissance résiliente et certaines inquiétudes concernant un déficit croissant ont
déjà poussé les rendements du Trésor américain à des niveaux attractifs. Nous allongeons donc tactiquement la duration de notre position sur les obligations souveraines des marchés développés (hors Japon) et la duration des obligations Investment Grade mondiales de 5 à 7 ans à 7 à 10 ans.
Les rendements des obligations britanniques ont également augmenté, mais nous nous attendons à ce que les réductions de dépenses atténuent la pression sur les rendements et permettent une hausse de la croissance. Par conséquent, nous étendons la duration des obligations britanniques et abaissons notre recommandation sur les actions britanniques à neutre. En ce qui concerne l’Europe, nous conservons notre sous-pondération sur les actions de la zone euro, car les risques liés aux tarifs douaniers représentent un risque pour la croissance, et nous passons désormais également à une sous-pondération sur les actions françaises.
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Actions | Dette souveraine | Crédit |
---|---|---|
+Surpondérer : USA, Japon, Inde, Singapour |
+ Surpondérer : / | + Surpondérer : Investment Grade en Europe et Grande- Bretagne, Inde et Indonésie en devise locale, obligations d’entreprises indonésiennes en USD |
- Sous-pondérer : Allemagne, France, Mexique, Brésil, Afrique du Sud, Thaïlande |
- Sous-pondérer : Japon | - Sous-pondérer : Argentine et Ukraine en USD, Turquie en devise locale |
Vues au 31 janvier 2025. Les données sont présentées à titre d’illustration seulement et peuvent être soumises à des modifications.
Source : Bloomberg
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